Normes de qualité

L’histoire

des normes

Les tôles d’acier « trempées et revenues » modernes sont issues des armures militaires. Après la Seconde Guerre mondiale, les producteurs d’acier ont cherché à modifier les tôles d’acier de blindage coûteuses, fortement alliées et à haute dureté (360 à 500 BHN) pour les utiliser dans des applications structurelles. Cette reconfiguration nécessitait une norme. Pour répondre à ce besoin, l’American Society for Testing and Materials (ASTM) a rédigé la norme technique ASTM A514. Cette norme détaillait les critères d’ingénierie et les paramètres d’aciérie acceptables régissant la production d’un acier trempé et revenu d’une limite d’élasticité conventionnelle de 100 000 psi (livres par pouce carré) (690 MPa) avec une dureté d’environ 235 à 293 BHN.

Il y a une quarantaine d’années, l’Association canadienne de normalisation (CSA) a essentiellement renommé la spécification ASTM A514 pour l’ingénierie au Canada, l’appelant CSA G40.21 100QT. Bien qu’il y ait eu des changements mineurs dans les spécifications, reflétant l’évolution des pratiques des aciéries au Canada et aux États-Unis, les spécifications sont restées pratiquement inchangées depuis la rédaction initiale de l’ASTM A514 il y a presque 70 ans.

Si l’évolution des tôles d’acier trempées et revenues pour les applications structurelles s’est déroulée de manière standardisée, il n’en a pas été de même pour les tôles d’acier destinées à l’usure. Aucune autorité d’essai indépendante aux États-Unis ou au Canada, comme l’ASTM ou la CSA, n’a formulé de spécification normalisée pour les applications liées à l’usure. En conséquence, nous disposons aujourd’hui d’une norme technique pour de nombreuses applications structurelles, mais pas de norme technique pour les applications d’usure. De plus, les normes structurelles dont nous disposons ont tendance à se concentrer sur les critères historiques de production des aciéries et ne tiennent souvent pas compte des préoccupations contemporaines en matière de fabrication ou de l’évolution de la pratique.

Afin de combler ce vide, les aciéries du monde entier ont rédigé leurs propres spécifications de noms commerciaux. En plus de créer une marque pour leurs aciers, ces spécifications ont permis aux producteurs de proposer des critères de conception technique et des pratiques de fabrication pour les applications structurelles et d’usure. Par conséquent, les acheteurs d’acier doivent se débattre avec des noms commerciaux qui se substituent aux normes et avec des normes qui ne sont souvent pas adaptées aux réalités contemporaines. Pour ajouter à cette confusion, le développement continu de la technologie de fabrication et de traitement thermique de l’acier a rendu encore plus floue la frontière entre les applications structurelles et les applications d’usure, avec de nouveaux produits ayant des limites d’élasticité de 890 et 1 100 MPa (130 000 et 160 000 psi) et des duretés supérieures à 600 BHN. Faut-il s’étonner que le marché se débatte encore avec des normes limitées et des noms commerciaux qui prêtent à confusion?